« La force de la culture contre la culture de la force »

Apparu dans un premier temps, en 2007, sous l’appellation de « album musiques urbaines de l’année », il faudra attendre 12 ans pour voir la catégorie « Album Rap de l’année apparaître ». Il existe cette année 2 catégories dont l’appellation est très proche, qui témoignent de la place grandissante qu’occupe cette musique . La catégorie « Musiques urbaines » servirait alors à nominer des albums aux sonorités plus chantantes et plus douces, mais qui conservent un ADN urbain, dans leurs instrumentales.

Un étendard malhonnête

L’année dernière fut l’année de la révolte. Suite à l’annonce des nominés (Orelsan, Lompeal, Big Flo et Oli), nombreuses furent les indignations. Une année qui a vu les succès indéniables des frères Maitres Gims et Dadju ou encore Vald qui sont les 3 artistes ayant vendus le plus d’album en 2018. On notait l’absence de Damso et Niska qui ont aussi beaucoup vendus et fait bouger les foules. Les réactions furent alors très vives sur les réseaux sociaux, pour dénoncer ce manque honnêteté, comme pour vouloir cacher les artistes qui font le plus rayonner la musique urbaine, à l’échelle nationale et internationale.

« Les victoires de la musique c’est pété c’est pas les Grammy »

Aux Etats-Unis cette acceptation est largement plus simple. Des rappeurs comme Drake, Childish Gambino ou encore Kendrick Lamar, sont à la tête d’affiche de cette cérémonie. Cardi B, rappeuse américaine, y concours même pour la chanson de l’année (I Like It). En France, la première fois qu’un rappeur a été désigné artiste de l’année, c’était l’année dernière avec Orelsan. La sous représentation que connaissent les rappeurs en France, n’est pas pas un débat de l’autre coté de l’Atlantique.

Cette cérémonie a toutefois l’avantage de révéler le regard que porte la société sur la musique urbaine, mais sur le rap en particulier. Une opinion publique qui garde en elle les clichés transmis de génération en génération sans vouloir s’y intéresser et se rendre compte de la richesse de ce mouvement. Ce style musical prend désormais de plus en plus de place et est aujourd’hui le plus important en France et dans le monde. Cependant il y’a encore du chemin à faire avant qu’il soit accepté réellement comme tel.