Loris Monteux : « Je chope les expressions de chacun »

Originaire de la région parisienne, Loris Monteux est aujourd’hui un réalisateur autodidacte. En 2016, il fonde sa propre boîte UNI PROD qu’il dirige depuis maintenant trois ans. Le jeune homme de 28 ans, très à l’aise derrière sa caméra, est aussi devenu influenceur grâce à ses vidéos assez spectaculaires et sa présence sur les réseaux sociaux.

 

Valentin Lefevre :  Peux-tu nous parler de ta formation, de ton parcours ?

Loris Monteux : J’ai un parcours assez atypique. Je n’ai rien fait, en termes d’études, pour pratiquer le métier que j’exerce aujourd’hui. Au départ mon rêve était de devenir pilote de ligne ou de chasse. Mais la vie m’a mené en BTS (diplôme dans un domaine spécialisé), dans le secteur de la construction. Je voulais développer des compétences en technique, finance et management. J’ai donc décidé de partir en école d’ingénierie. En parallèle de ce cursus, j’étais en alternance dans un grand groupe français, durant trois années dans la construction de ponts souterrains, ce que l’on appelle le BTP (secteur économique du bâtiment et des travaux publics).

V.L :  Comment en es-tu venu à changer de voie ?

L.M : En première année d’école d’ingénieur, nous devons satisfaire les demandes de l’institut dans lequel on se trouve et partir en stage à l’étranger. A ce moment-là, j’étais en alternance et je ne me voyais pas quitter ce job, malgré des opportunités alléchantes. J’ai tout de même choisi d’entreprendre une virée à Bali, avec deux amis pour une cause humanitaire. Notre but était de rénover des écoles. Sur place, j’ai acheté une Go Pro. C’était la mode. Je me suis dit que j’allais filmer puis monter mes vidéos comme les youtubeurs qui exposaient leurs vacances. Il n’y avait pas encore de phénomène « influenceur ». Après je suis revenu en France. J’ai trié mes rushs et réalisé ma première vidéo qui se trouve sur ma chaîne YouTube. A l’époque, j’en étais assez fier puisque pour la première fois j’utilisais un logiciel de montage. Cette première publication a plu et c’est de cette manière que je me suis lancé, en me disant : pourquoi pas en faire d’autres.

V.L : Quelle a été la suite ? Comment as-tu réussi à atteindre ton objectif ?

L.M : Au fur et à mesure, j’ai investi dans un matériel plus sophistiqué. J’y ai davantage pris goût et mes vidéos étaient de mieux en mieux. J’adore aussi transmettre des émotions avec de la musique associée aux images. Je me suis rapidement pris au jeu. J’ai par conséquent continué de partager nos illustrations de voyages, notamment sur le réseau Instagram sur lequel de plus en plus de monde s’inscrivait. Vient alors l’instant où l’on fait appel à toi pour tes services en échange d’une rémunération. Je commence ainsi à signer mes premiers contrats, liés au monde de la nuit. Je ne gagnais pas beaucoup d’argent au début. Néanmoins, j’ai reçu plusieurs offres jusqu’à la proposition du Népal que j’ai accepté. Tout est allé très vite. Quand on y repense, il y a cinq ans, j’achetais une Go Pro; deux ans plus tard, je pars au Népal faire de la vidéo. Les petites opportunités affluaient. J’ai alors décidé d’essayer d’en vivre, quitte à gagner moins. Une chose est sûre, ce que je fais me passionne. J’adore le contact, le côté créatif. Tout ceci avait du sens et toutes les étoiles semblaient être alignées.

V.L :  Par la suite tu as fondé la société UNI PROD, dis-en nous davantage sur cette boîte.

L.M : Oui ! C’est une boîte qui fonctionne depuis 2016 grâce à la production vidéo dans divers secteurs tels que le tourisme, les séminaires d’entreprises, le sport, le BTP et le voyage. J’avais comme projet de monter une équipe de photographes avec chacun sa spécificité. Parmi eux, il y a Damien Le Gallo, mon partenaire depuis près de trois années. J’ai aujourd’hui une confiance aveugle en lui. Ensemble nous avons gravi les échelons. Tout semble se dérouler pour le mieux. Nous essayons en ce moment de développer le côté documentaire.

V.L : Quel secteur a énormément de succès ?

L.M : Je pense que les gens retiennent principalement les images de voyages. C’est sans aucun doute le côté plus glamour qui les attire. Le sport aussi a énormément de succès.

V.L : Tu as évoqué l’aspect documentaire. Tu as récemment réalisé un film « Premier pas vers un voyage engagé » au côté d’Alex Vizeo avec l’aide de Jérémy Beclair et Ludovic Hubler. Comment en es-tu venu à faire ce film ?

L.M : L’idée vient le jour de notre première rencontre avec Alex. On a partagé nos envies et nos rêves. Moi j’avais envie de réaliser un documentaire à dimension humanitaire, transmettre des messages. Alex aussi. C’est ce que j’aime et je souhaite d’ailleurs en faire davantage à l’avenir, même si l’argent provient indirectement de nos fonds. Nous n’avons rien reçu pour ce projet, et nous ne voulions rien avoir en retour. On a préféré utiliser le budget de la boîte. En agissant de la sorte, cela avait plus de sens.

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V.L : Avez-vous reçu des retours encourageants après la diffusion ?

L.M : Les retours ont été extraordinaires. Des gens nous envoient encore des messages. Ils sont à leur tour inspirés. C’était également notre but : toucher les autres. Je peux dire que ça fait extrêmement plaisir, ça donne envie de repartir sur le terrain pour un nouveau projet.

 

V.L : Que se passe-t-il quand tu es derrière la caméra ? Quelles émotions captes-tu ?

L.M : En termes de vision, derrière la caméra, tu es en contact direct avec les membres qui sont autour de toi, comme si tu touchais la personne. Quand tu filmes quelqu’un, que tu obtiens un sourire heureux ou malheureux, un regard, on a l’impression d’être connecté. On vit le moment pleinement. Le montage qui suit est immédiatement relié aux émotions ressenties auparavant.

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V.L : Quelques anecdotes de l’étranger ?

L.M : Je ne peux pas toutes les raconter (rires). J’en ai deux qui me viennent en tête. Je pense à la Guyane Française, dans la forêt amazonienne. On attendait un petit avion sur une piste de terre. On croise alors un hélicoptère qui transporte des charges. On discute avec le pilote, puis il nous emmène afin de faire un petit tour au ras de la faune et de la flore.
L’autre est plus significative. Lors de notre séjour en Iran, nous voulions absolument voir un désert particulier d’après les conseils d’un explorateur. On rencontre alors des locaux en possession de véhicules appropriés au terrain. Après ce voyage, nous avons posté nos images. Quelques semaines plus tard, ces personnes ont reçu plusieurs demandes de Français voulant à leur tour découvrir ce lieu. Depuis, ils vivent du tourisme. Ils ont ainsi pu construire une maison et instruire leurs enfants en les inscrivant à l’école.

 

V.L : Peux-tu me parler de tes autres collaborateurs  ?

L.M : Damien, dont j’ai parlé, faisait de la photo. Je l’ai rencontré le même jour qu’Alex, je ne sais pas si c’est une coïncidence. Il y aussi Marine et Jules qui tiennent la page Instagram « Explore le Monde ». Sur ce réseau, on se suivait mutuellement. Tout comme moi, ils publient des photos et des vidéos de voyage. Nous partageons les mêmes valeurs, c’est-à-dire mettre en avant le voyage avec ce côté solidaire, responsable parce qu’aujourd’hui le tourisme est néfaste dans un grand nombre de régions. Marine et Jules véhiculent ces principes, auxquels ils sont restés attachés. C’est ce que j’apprécie chez eux, tout comme Alex, fidèles à leurs idées bien qu’ils soient influenceurs. Maintenant je participe auprès « d’Explore le Monde », à la Web-Série autochtone, qui sortira début janvier 2020.

V.L : Enfin, certains peuvent penser que ton travail est de tout repos, est-ce le cas ?

L.M : Bien sûr que non. Ce travail nécessite beaucoup de temps et de sacrifices. Mais ces aspects, je ne les prends pas en compte car le plus important reste la passion que j’accorde à ce que j’entreprends.

 

 

 

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