L’Eurovision, nouvelle plateforme pour les droits LGBT ?

Cette année, l’Eurovision porte un candidat favori du public et atypique. Ouvertement gay, militant LGBT et Youtubeur queer, il s’agit de Bilal Hassani. Son fameux « Bonsoir Paris » a conquis. Ancien participant à The Voice en 2014 et depuis Youtubeur à 748 000 abonnés, le jeune de 19 ans est pressenti pour représenter le pays.

Victime de messages haineux et de menaces de morts, Bilal est pour les jeunes une source d’inspiration et un exemple. Ce n’est pas le seul à faire passer ce genre de message. Le concours de chant est le seul programme télévisé à porter un message sur la question du genre et de l’identité sexuelle, à l’échelle planétaire, avec 182 millions de téléspectateurs en 2017. C’est en 1974 que le programme serait devenu gay friendly, quand ABBA remporte le concours.

En 1997 le premier candidat ouvertement gay, Paul Oscar, participe au concours. L’année suivante, une transsexuelle Dana International auparavant Yaron Cohen, participe à l’Eurovision. Dans la lutte des droits LGBT, l’Eurovision investi brièvement le Parlement en 2002. La même année, le groupe Sestre un trio de drag queen participera et leur numéro les fera arriver 13e.  En 2007, Marija Serifovic jouera sur le versant lesbien en arborant une dégaine masculine extrême, contrastant avec des talons et un maquillage forcé. Elle fera son coming out plus tard. La même année DQ Peter Andersen fera un show de drag queen en solo. En 2014, Tom Neuwirth homosexuel se présente en Conchita Wurst, la femme à barbe vient parfaire la diversité de la communauté LGBT en s’imposant en drag queen. La même année, le groupe  Beraforce One , un groupe d’hommes homosexuels participe au concours.

Face aux critiques envers ces candidats, le concours prend des allures de tribunes des droits LGBT. Ils n’ont normalement pas le droit de porter des messages politiques sur scènes, mais les artistes savent en jouer hors des projecteurs : comme la finlandaise Krista Siegfried qui a embrassé une de ses danseuses à la fin de sa prestation.

La Chine et la Turquie ont contré le programme. Pour la Chine, il dévie les citoyens du régime communiste. En 2018, le pays avait flotté les drapeaux LGBT et les représentants des pays non communistes. Depuis, l’émission a retiré ses droits à la chaîne. La Turquie boycotte depuis 2012 l’émission et ne compte pas à nouveau participer, pour eux la compétition est inadaptée au jeune public.

Laisser un commentaire