Le Venezuela sortira-t-il un jour de la crise?

Des pénuries, des énormes manifestations et une politique défaillante : le Venezuela actuel est en crise. Une crise qui dure et ne s’arrange pas. Mais d’où vient-elle exactement ? Retour sur les moments clefs d’un petit pays aux problèmes immenses.

Une histoire politique mouvementée
Le Venezuela a connu plusieurs régimes politiques, dont l’AD (Action Démocratique) à gauche et le COPEI (Comité d’Organisation Politique Électorale Indépendante) à droite. Le pays acquiert des réformes démocratiques au début des années 1940 sous Rómulo Betancourt, avec notamment la mise en place du suffrage universel direct. Mais quelques années après, une dictature s’installe. Elle est à la fois répressive et progressiste, dirigée par les militaires Marcos Pérez Jiménez et Carlos Delgado Chalbaud. Néanmoins, en 1958, la démocratie s’impose de nouveau au Venezuela, insufflée par le retour de Betancourt. Malgré de nombreuses oppositions, il reste au pouvoir jusqu’en 1969, laissant sa place à Raúl Leoni, un autre démocrate. Puis la droite gouverne à son tour dans les années 1970, avant qu’une première crise financière et économique atteigne le pays en 1989. Cette crise dégrade le niveau de vie des Vénézuéliens et complique le mandat de Jaime Lusinchi, un président de gauche. Hugo Chávez est élu, quant à lui, en 1998 et restera au pouvoir pendant une dizaine d’années. Un chemin politique trouble et compliqué, alternant sans cesse entre la droite et la gauche. C’est l’un des facteurs des difficultés actuelles.

Une économie irrégulière
Lorsque Betancourt revient sur la scène politique en 1958, il met en place une importante réforme agraire. Le but ? Augmenter la production agricole, ainsi que l’économie du pays. Mais il faut attendre 1975 pour que la véritable source d’argent du pays apparaisse : la nationalisation du pétrole. Le pétrole devient alors la principale source de revenus du Venezuela, ce qui modernise le pays et le rend dépendant du reste du monde. Et de ce fait, dépendant du cours du brut. Pendant ces années 70, le Venezuela apparaît comme un modèle démocratique et économique, pour les pays d’Amérique latine. Cependant, les baisses du cours du pétrole fragilisent le pays en 1990. Le prix de pétrole ne cesse de descendre. En 2015, il est passé de 110$ à 27$, et entraîne, avec lui, les revenus du Venezuela.

Aujourd’hui
A la mort d’Hugo Chávez en 2013, Nicolás Maduro reprend les reines du pays. Il est élu de justesse et sous forte recommandation de son prédécesseur. Mais les Vénézuéliens n’approuvent pas tous l’élection d’un homme qui a traité son opposant de « gros pédé ». De plus, ses actions pour une amélioration économique sont inefficaces face à la crise que traverse le pays. C’est pourquoi de nombreuses manifestations ont eu lieu, afin de le contester. Elles ont commencé en 2014, avec de violentes répressions, et ne cessent plus. En 2016, les anti-Maduro ont créé une pétition pour l’organisation d’un référendum en vue de la destitution de leur président. Faute de planning et de fraudes, ce référendum n’a jamais vu le jour. Cela a conduit à d’autres manifestations et à plusieurs grèves. Il y a quelques semaines, Juan Guaidó président du Parlement, s’est aussi opposé à Maduro, ce qui lui a valu une furtive arrestation par les services de renseignements du pays. Dans ce désordre politique, le Venezuela chute. La pauvreté et la crise mènent à l’exode de 600 000 Vénézuéliens, le manque de médicaments pousse les médecins à se suicider, il n’y a plus assez d’électricité, l’insécurité demeure et le prix du pétrole est toujours en baisse. Pour Ruben, aux origines vénézuéliennes et dont la mère habite toujours là-bas, la crise tient surtout ses origines des politiques de Hugo Chávez  et Nicolás Maduro :

Nicolás Maduro est la meilleure et la plus triste preuve de la néfaste gestion d’Hugo Chávez et ses complices.

Il assure aussi que s’il y a une quantité énorme de vénézuéliens en exil, une nouvelle classe politique se forme et redonne de l’espoir à ce pays dévasté.

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